
À cette occasion, le Secrétaire exécutif de la Commission nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI), Diakalidia Konaté, a lancé un vibrant appel aux populations frontalières des deux nations.
Il les a invitées à ne voir en ce tracé qu’une simple délimitation administrative, héritée de l’histoire coloniale, sans incidence sur les liens séculaires unissant les communautés de part et d’autre.
"Ce tracé n’est qu’une ligne administrative… Mais elle ne pourra jamais effacer ce que nous partageons : des liens familiaux, des cultures proches, des langues communes, des marchés conjoints", a-t-il déclaré avec force.
Soulignant que « nos cœurs ne connaissent pas de bornes », Diakalidia Konaté a rappelé l’exemple d’harmonie entre Elubo et Noé, deux villes frontalières dont les autorités échangent régulièrement dans un climat de respect et de collaboration.
Il a encouragé toutes les communautés de la zone frontalière à mettre en place des cadres locaux de concertation, regroupant chefs traditionnels, jeunes, femmes et commerçants.
"Réunissez-vous régulièrement, écoutez-vous, trouvez des solutions locales ensemble. C’est cela, une frontière apaisée", a-t-il insisté.
Le processus de bornage, lancé ce jour, couvre une première phase de 150 kilomètres à partir de la borne BP55. Il vise à garantir une meilleure gestion des espaces frontaliers, tout en évitant les conflits liés à l’occupation des terres ou à des malentendus sur les limites territoriales.
L'initiative, saluée par les représentants des deux États, s’inscrit dans un cadre plus large de coopération sous-régionale pour la paix, la sécurité et le développement. Elle témoigne d’une volonté politique forte de transformer les zones frontalières en espaces de dialogue, de commerce et de solidarité, plutôt qu’en lignes de séparation.
Un symbole fort qui rappelle que, même lorsqu’une borne est posée au sol, les cœurs et les traditions demeurent profondément liés.