
Âgé de 68 ans, le chef de l’État s’appuie sur la réforme constitutionnelle controversée adoptée par référendum en 2023, laquelle a supprimé la limitation à deux mandats et étendu leur durée à sept ans. Ainsi, cette modification ouvre un boulevard juridique à ses nouvelles ambitions.
Un pouvoir consolidé mais une démocratie fragilisée
Touadéra, élu en 2016 puis reconduit en 2020, affirme vouloir « consolider la paix, renforcer la sécurité et poursuivre les réformes ». Néanmoins, son annonce ravive les inquiétudes dans un pays déjà marqué par une instabilité chronique.
D’un côté, ses partisans évoquent une volonté de continuité dans l’action gouvernementale. De l’autre, l’opposition dénonce ce qu’elle considère comme une dérive autoritaire. Pour elle, cette candidature constitue une tentative de verrouillage du système politique. Selon un porte-parole de l’opposition : « La démocratie est en péril ».
Tensions sécuritaires et fragilités structurelles
Par ailleurs, le contexte sécuritaire demeure préoccupant. Malgré l’appui de forces étrangères, la République centrafricaine fait face aux offensives récurrentes de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance rebelle active dans plusieurs provinces.
À cela s’ajoute une profonde contradiction : bien que dotée de ressources naturelles considérables, diamants, or, bois précieux , la Centrafrique reste l’un des pays les plus pauvres du globe.
Élection 2025 : entre flou institutionnel et campagne sous tension
Alors que la prochaine présidentielle est théoriquement prévue pour décembre 2025, l’Autorité nationale des élections n’a pas encore fixé de date officielle. Ce retard suscite méfiance et spéculations quant au bon déroulement du processus électoral.
En somme, la campagne qui s’annonce s’inscrit dans un climat d’incertitude, où chaque pas politique risque d’alimenter davantage la polarisation.