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Burkina Faso : des commerçants au front pour avoir critiqué le pouvoir

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En tenue militaire, les bras croisés, ils présentaient leurs excuses aux membres du gouvernement (ph:dr)
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Au Burkina Faso, le chef d'Etat Ibrahim Traoré n'est pas tendre envers toute personne qui le critique.

Tout a commencé lorsque des agents du ministère du Commerce ont effectué un contrôle des prix de vente des motos chez plusieurs commerçants. Sur place, ils ont constaté plusieurs irrégularités comme l’origine douteuse des véhicules ou l’absence de documents légaux comme les factures d’achat.

Face au manque d'informations fiables, ils ont reçu l'ordre du ministre de fermer les magasins concernés et de saisir les marchandises.

Peu de temps après, face caméra, des commerçants de la capitale ont exprimé leur mécontentement et dénoncé l'incapacité des ministres du Commerce et des Transports à assumer leurs fonctions. Dans la vidéo, ils demandaient leur démission sous les acclamations de la foule. Quelques heures plus tard, au moins six de ces commerçants ont été portés disparus, selon leurs proches.

Je regrette ce que j'ai dit

Samedi 19 juillet 2025, deux d’entre eux ont réapparu dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. En tenue militaire, les bras croisés, ils présentaient leurs excuses aux membres du gouvernement.

« J’ai agi sous l’effet de la foule. Je regrette ce que j'ai dit. Je demande aux Burkinabè de soutenir nos autorités », dit l’un. L’autre a expliqué avoir agi sous les menaces d’un revendeur de motos qui l'aurait obligé à demander la démission d'un ministre.

Pour le moment, aucune nouvelles des autres commerçants enlevés. Le ministère du Commerce a donné un délai d’un mois aux commerçants pour se conformer à la nouvelle réglementation.

Bema Bakayoko avec RFI.fr