
Deux fois président dans sa carrière, en tant que putschiste puis président élu, Muhammadu Buhari s’inscrit dans la lignée des hommes forts du Nigeria. Il a enrayé l’expansion de Boko Haram, sans venir à bout du groupe armé, et montré des tendances autoritaires.
En renversant en 1983, à l’âge de 41 ans, le président élu Shehu Shagari, jugé corrompu, il se fait au passage le tombeur de la démocratie…
Il aura aussi été le premier leader de l’opposition à faire advenir en 2015 une alternance démocratique. Un exploit dans ce pays. Mais son héritage risque d’être à l’image de son bilan : mitigé.
Né dans l’État fédéré du Katsina en 1942 dans une famille nombreuse, il est le 23e enfant de son père, un chef traditionnel Fulani qu’il ne connaîtra pas. Son père décède lorsqu’il a quatre ans. Sa mère l’envoie à l’école, puis dans une académie militaire, juste après l’Indépendance en 1960. À 20 ans, il intègre une école d’officiers en Grande-Bretagne, où il prend goût à la discipline et au travail. Il poursuit sa formation d’officier d’infanterie jusqu’en 1964.
De retour, le jeune lieutenant prend vite du grade et se fait connaître par ses faits d’armes contre une incursion tchadienne sur des îles du Lac Tchad appartenant au Nigeria. Il devient gouverneur de l’État du Nord-Est, puis le « Monsieur pétrole » d’Olusegun Obasanjo, un putschiste qui veut mettre la démocratie sur les rails. Buhari gagne à ce poste une réputation d’homme intègre, et utilise l’argent du pétrole pour construire des infrastructures.
Après son putsch contre Shehu Shagari, le président élu à qui Obansajo a passé le relais, il impose son sens de la discipline. Les citoyens doivent faire la queue en rang aux arrêts de bus, sous peine de se faire fouetter par des soldats en faction. Les fonctionnaires arrivant en retard au travail se voient humilier, contraints de faire des sauts de grenouille en public. Le terme « Buharism » renvoie à ses pratiques autoritaires, mais aussi ses atteintes aux droits de l’homme – y compris l’emprisonnement du musicien Fela Kuti, voix critique à son encontre, sous un prétexte fallacieux.
De retour, le jeune lieutenant prend vite du grade et se fait connaître par ses faits d’armes contre une incursion tchadienne sur des îles du Lac Tchad appartenant au Nigeria. Il devient gouverneur de l’État du Nord-Est, puis le « Monsieur pétrole » d’Olusegun Obasanjo, un putschiste qui veut mettre la démocratie sur les rails. Buhari gagne à ce poste une réputation d’homme intègre, et utilise l’argent du pétrole pour construire des infrastructures.
Après son putsch contre Shehu Shagari, le président élu à qui Obansajo a passé le relais, il impose son sens de la discipline. Les citoyens doivent faire la queue en rang aux arrêts de bus, sous peine de se faire fouetter par des soldats en faction. Les fonctionnaires arrivant en retard au travail se voient humilier, contraints de faire des sauts de grenouille en public. Le terme « Buharism » renvoie à ses pratiques autoritaires, mais aussi ses atteintes aux droits de l’homme – y compris l’emprisonnement du musicien Fela Kuti, voix critique à son encontre, sous un prétexte fallacieux.
Bema Bakayoko avec RFI.fr